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Comment bien vieillir lorsqu’on ne souhaite pas aller en maison de retraite ?

par | Fév 9, 2021 | 0 commentaires

Le chiffre est clair, selon une étude IFOP, 86% des âgées de 50 ans et plus envisagent de vieillir au sein de leur logement actuel. Parmi les motifs les empêchant de rester dans leur logement actuel, ces personnes mentionnent la présence d’escaliers ou d’un accès difficile, la superficie trop importante pour une ou deux personnes et un loyer trop élevé. Il existe pourtant des solutions pour contrer ces difficultés, nous vous les présentons.

Quelles sont les solutions de logement pour senior ?

La cohabitation intergénérationnelle solidaire

Si vous pensez que la cohabitation intergénérationnelle solidaire revient à louer une chambre de votre logement à un étudiant que vous ne verrez quasiment pas, vous avez tout faux ! Rien à voir avec une colocation, la cohabitation est un contrat impliquant un étudiant ou jeune actif de moins de 30 ans et une personne de plus de 60 ans. Entre eux, un engagement « don d’hébergement contre don de présence ». La personne âgée s’engage à fournir un logement salubre et meublé, le jeune à verser un forfait visant aux partages des charges (entre 60 et 100€/mois) et surtout à être présent 4 soirs et nuits par semaine et 2 weekends par mois au minimum. Comme l’explique avec enthousiasme Alexandre Lomba, le « Monsieur cohabitation intergénérationnelle de Savoie et Haute Savoie » chargé de mission pour le dispositif « 1 toit 2 générations » porté par la régie Coup de Pouce basée à Chambéry : « ce dispositif qui fait se rencontrer deux mondes et qui a explosé après la canicule de 2003 a 3 objectifs principaux :

  1. Lutter contre l’isolement des personnes âgées et des jeunes (phénomène largement amplifié par la crise sanitaire actuelle autant pour les seniors que pour les étudiants en souffrance)
  2. Favoriser le lien social entre les deux générations
  3. Faciliter l’accès au logement pour les jeunes actifs et étudiants surtout dans les grandes villes et territoires dits « zones tendues »

La régie Coup de Pouce met en relation les jeunes avec les Séniors en fonction de leurs zones d’habitation/d’étude ou de travail mais aussi de leurs centres d’intérêts et leurs styles de vies. Les contrats solidaires se font pour une durée de 7 à 8 mois et se renouvellent par accord tacite. « En moyenne, la cohabitation dure 24 mois mais le fait que les contrats ne soient que de courte durée permettent à chaque partie d’être sereine dans son engagement » poursuit M. Lomba.

Le dispositif manque cruellement d’offres de logements et cela dans tout le territoire Savoie/Haute-Savoie mais également au niveau national. Pourquoi cela ? « Des freins principalement liés à l’appréhension d’accueillir une nouvelle personne dans son logement, une peur souvent véhiculée par la famille qui pourtant pour des contraintes géographiques ou autres ne peut pallier la solitude de leur aîné(e) » explique M. Lomba. Bien dommage car les témoignages sont unanimes comme l’explique une des participantes à ce programme « Heureusement que je l’ai. Je pensais que ce serait juste un passage dans la famille, mais on ne pourra plus s’oublier désormais. »

Visionnez ici un témoignage d’un « duo intergénérationnel »:

Si ce dispositif peut rebuter des jeunes qui souhaitent avoir leur indépendance et craignent la relation avec une seule personne dans un logement qui n’est pas le leur, il existe également « la colocation solidaire ou Chambre en résidence autonomie », projet en expérimentation qui a pu se développer dans tout le pays grâce à la loi ELAN du 23 novembre 2018 qui a élargi les possibilités de colocation. Un(e) ou plusieurs jeune(s) sont hébergé(e)s individuellement (ou en colocation entre jeunes) au sein d’une Résidence autonomie (exemple : foyer-logement ou résidence appartement). Ils passent du temps avec les séniors, le soir après le diner et quelques heures pendant le week-end. Les logements mis à disposition des jeunes peuvent être gratuit ou à un très faible coût et gérés en intermédiation ou directement par la résidence. Le réseau Cohabilis a listé les associations mettant en œuvre les dispositifs de cohabitation intergénérationnelle dans toute la France, vous pouvez le consulter ici.

La crise sanitaire que nous vivons a cruellement fait ressortir la grande solitude des personnes âgées mais également des jeunes étudiants et jeunes actifs. La cohabitation solidaire peut être une solution qui apporte beaucoup de bien-être et resserre les liens sociaux entre générations. Renseignez-vous pour vous-même ou vos proches !

La colocation entre séniors

Une étude menée par Les petits frères des pauvres en 2017 sur l’isolement estime que 22% des seniors sont isolés de leur famille et que près de 900 000 seniors sont isolés à la fois de la famille et des amis. Ces chiffres sont alarmants mais rappellent également l’importance du lien et de l’amitié qui devient le cercle de sociabilité le plus fort pour les personnes de plus de 85 ans. Cette force du lien, surtout en ce moment, amène à un nouveau mode de vie : la colocation entre séniors (comme le raconte le livre « Et puis Paulette » pour ceux d’entre vous qui ont lu cette ode à l’amitié intergénérationnelle !).
Lorsqu’on sait que 39% des plus de 75 ans n’ont personne avec qui parler de sujets personnels selon l’Observatoire des Seniors, il serait dommage de passer à côté de ce dispositif et nombreux l’ont compris. En effet, la plateforme Un toit partagé créé en 2014 en Meurthe et Moselle afin de promouvoir la colocation pour les personnes de 55 ans et plus compte aujourd’hui 18000 usagers. Vous pouvez choisir d’y adhérer et recevoir des guides et conseils pratiques sur la colocation ainsi qu’un service d’écoute téléphonique.

Les avantages de la colocation entre séniors :

Un moyen de briser son isolement
Un intérêt financier puisque toutes les charges sont divisées
Une présence de l’autre rassurante pour l’entourage des personnes

Il existe de nombreux sites de mise en relation comme Colocation 40+

De nombreux projets fleurissent dans ce sens à l’initiative de communes ou d’associations qui mettent des habitats adaptés à des séniors valides et autonomes qui viennent chercher du lien et de la chaleur.  Regardez ce qu’a réussi à créer l’association Habit’Age qui a restauré un bâtiment cher au cœur des habitants pour en faire une maison partagée et reparler de lien social. La maison est d’ailleurs souvent visitée par des personnes et des élus qui veulent copier l’association.

Les villes et villages « bien-vieillir » et «amies des aînés »

Vous avez sûrement entendu parler de ces résidences service ou villages sénior très en vogue aux Etats-Unis et qui arrivent en France. Elles proposent des habitations confortables, des espaces de vie commune, un restaurant pour se retrouver autour d’un repas, des activités quotidiennes, un service ménager et autres avantages. Vous pouvez être locataire ou propriétaire.

En revanche, on connaît un peu moins les villages « bien-vieillir Vivre ensemble ». Ce label lancé en 2009 a été attribué à 34 villes et villages qui s’engagent à améliorer le confort de vie des personnes âgées.

Il existe également depuis 2005 un réseau international de « Villes amies des aînés ». Selon le Portail d’information pour les personnes âgées et leurs proches, en France, près d’une centaine de villes, plus ou moins grandes, en milieu urbain ou rural, sont concernées par la démarche et ont souhaité adhérer aux objectifs du réseau, à savoir :

  • permettre aux aînés de s’épanouir de manière active sur leurs territoires de vie
  • encourager les habitants à devenir acteurs de la société, implication active aux politiques de la ville
  • s’éloigner d’une prise en charge exclusivement médico-sociale des aînés pour s’intéresser à d’autres aspects de leur vie qui sont tout aussi importants.

Les actions de ces communes sont très diverses en matière d’habitat, autonomie, transports, culture et loisirs.

Pour exemple (à retrouver sur le site du réseau), la commune de Schoelcher a décidé de mettre en place l’action intitulée « ATELIERS HABITAT – ERGO » dans le cadre du dispositif « Diagnostic de l’habitat des seniors » avec un ergothérapeute. Des réunions collectives d’informations et des conférences « prévention » sont organisées, ainsi que des visites à domicile en présence d’un ergothérapeute.

La communauté de communes du Pays de Mormal, elle, a mis en place un programme d’activités physiques adaptées à domicile pour le maintien de l’autonomie, l’entretien musculaire et articulaire ou bien encore le travail de l’équilibre.

Les initiatives sont nombreuses et l’annuaire complet des communes participant à ce réseau dans le monde est consultable ici.

Ces nouvelles façons d’envisager une vieillesse sereine et entourée vous donneront peut-être de nouvelles pistes à explorer pour vous-mêmes ou vos proches. Vous avez des commentaires, suggestions, envies en tant qu’élus de faire bouger les choses dans vos communes, faites-nous en part !

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