Au Nord-Est de Saint Pétersbourg, près de la Finlande, s’étend la Carélie, une terre humide et boisée. Son sous-sol riche en roche de shungite fertilise la terre et purifie les eaux.
Son territoire est couvert pour un sixième de lacs. Et c’est dans les eaux limpides du majestueux lac Onega que l’on trouve la petite île verdoyante de Kizhi posée tel un lotus sur une vaste étendue bleue. Elle interpelle le voyageur par sa finesse et sa sobriété. Les silhouettes épurées des églises en bois aux multiples bulbes – façonnées pour certaines sans le moindre clou – tranchent avec la nature environnante, hostile et sévère. Elles témoignent du génie artistique des gens du Nord, qui étaient dotés sans nul doute du sens des proportions, de la perception de l’élégance et de l’ingéniosité des formes.
Ces œuvres en bois sont bien inspirées et uniques.
Au fil des échanges et partages avec les gens des environs, on s’aperçoit qu’il n’existe pas ici de culpabilité judéo-chrétienne pesante comme chez nous.
Cette sensation est agréable au cœur et donne une touche de géniesupplémentaire aux édifices qu’on admire au musée en plein air d’architectures en bois de Kizhi.
Les monuments étonnants de l’enclos paroissiale que sont le clocher pyramidal, les églises de la Transfiguration et de l’intercession de la Vierge, témoignent d’un sentiment « raffiné » qui laissent transparaître la grâce. On est émerveillé par la beauté que dégage cette réserve architecturale, elle dénote une victoire de l’esprit sur la lourdeur. Ces églises sont un vibrant hommage de l’Homme en quête d’élévation.
« Kizhi est à l’image des Russes que j’ai rencontrés, simple et généreuse ».
En effet, les gens en Carélie sont accueillants, prévenants et toujours prêts à vous aider à avancer sur votre chemin. J’aime leur retenue et leur profondeur. Souvent ils pèsent leurs mots avant de parler. Le temps semble alors s’arrêter ce qui favorise l’écoute et nourrit la rencontre. On apprend à les comprendre, puis à les aimer.
Loin de la ville, tout semble plus humain, avoir du sens. C’est reposant. On a envie de prolonger le séjour pour en apprendre davantage sur ce qui anime
l’Âme de ce peuple. Elle se dévoile au fur et à mesure qu’on perce ses mystères. Délicatement elle s’ouvre comme les pétales d’une rose devant notre regard émerveillé, exhortant le cœur à transmettre son parfum afin d’en ennoblir la Terre.
Par Marc Hild, explorateur « émerveillé »
Les derniers commentaires